Banques en difficulté : combien sont-elles actuellement ?

Les chiffres ne s’embarrassent pas d’états d’âme : de part et d’autre de l’Atlantique, la santé des banques vacille. En Europe, plus de vingt établissements bancaires figurent sur la liste des institutions sous surveillance renforcée par les autorités de régulation. Aux États-Unis, près de 70 banques régionales présentent des indices de fragilité financière selon les derniers rapports trimestriels.

Impossible de dresser un panorama parfaitement homogène : chaque pays applique ses propres critères d’alerte. Résultat, la cartographie de la vulnérabilité bancaire se brouille. Certaines banques bénéficient encore de dispositifs d’exception, repoussant pour un temps la reconnaissance officielle de leur situation délicate.

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Panorama actuel : combien de banques sont en difficulté en France et en Europe ?

Ces derniers mois, l’actualité européenne dévoile un secteur bancaire qui n’a pas connu pareille tension depuis 2008. La Banque centrale européenne (BCE) garde à l’œil une vingtaine d’établissements bancaires soumis à des risques accrus, tiraillés entre fragilités internes et soubresauts de marché. L’échec de la SVB et de Signature Bank, de l’autre côté de l’Atlantique, ravive l’inquiétude d’un scénario catastrophe sur le Vieux Continent.

En France, la Banque de France affiche une posture plus rassurante. Les mastodontes du secteur, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, répondent aux critères du ratio de liquidité LCR, comme l’exigent les régulateurs. Cependant, la vigilance persiste : quelques banques régionales ou plus modestes restent dans le viseur de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Le climat demeure tendu, même si la place parisienne n’a pas signalé de faillite imminente.

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Voici comment la situation se présente concrètement :

  • En Europe : près de vingt banques font l’objet d’une surveillance accrue par la BCE
  • En France : stabilité des grandes enseignes, mais attention soutenue portée à certains acteurs locaux

Le risque systémique n’a rien d’une menace théorique. Un choc frappant un acteur majeur pourrait provoquer une onde de choc, semblable à l’effondrement de Lehman Brothers. Les dispositifs d’intervention rapide et les garanties publiques, hérités des leçons de 2008, offrent un rempart partiel. Mais la confiance, socle fragile du secteur bancaire, reste à la merci des secousses boursières et des incertitudes économiques.

Quels sont les principaux facteurs de fragilité du secteur bancaire aujourd’hui ?

Les secousses sur les marchés financiers rappellent que le système bancaire n’est jamais à l’abri. Plusieurs failles expliquent la tension actuelle. D’abord, la hausse brutale des taux d’intérêt. Elle déprécie la valeur de certains actifs détenus par les banques, en particulier les obligations. L’affaire SVB l’a bien illustré : ce type de choc exige une attention accrue des autorités de contrôle prudentiel.

À cela s’ajoute une volatilité persistante des marchés. Chaque jour, les flux de capitaux testent la résistance des établissements financiers. Les banques les plus exposées, souvent de taille intermédiaire, peinent à stabiliser leur situation. Ce phénomène alimente la surveillance de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) en France, tout comme celle de la BCE à l’échelle européenne.

L’héritage des créances douteuses, conséquence directe de la période post-Covid, continue de peser sur certains bilans. Une exposition excessive à l’immobilier commercial, ou à des entreprises très endettées, accentue la fragilité. Parallèlement, l’application de normes internationales plus strictes, imposées par Bâle III, oblige à renforcer les fonds propres, ce qui comprime les marges, surtout pour les établissements de taille modeste.

Pour mieux saisir les sources actuelles de vulnérabilité, voici les points à surveiller :

  • Hausse des taux d’intérêt : pression sur la liquidité et baisse de valeur de certains actifs
  • Volatilité des marchés : pertes potentielles rapides, stabilité financière fragilisée
  • Qualité des portefeuilles de prêts : créances douteuses et dépendance à des secteurs à risque
  • Contraintes réglementaires : fonds propres plus élevés, contrôles renforcés

Dans ce contexte, les banques doivent composer avec la méfiance croissante d’une partie des investisseurs et la vigilance accrue des superviseurs, garants de la robustesse du système financier européen.

Épargnants : comment anticiper et gérer les risques en période d’incertitude bancaire

La confiance s’érode vite quand la stabilité du système bancaire vacille. Pour qui détient de l’épargne dans un établissement bancaire, quelques règles de prudence s’imposent. Première recommandation : ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Même face à un géant comme BNP Paribas ou La Banque Postale, rien ne justifie de concentrer l’intégralité de ses avoirs au même endroit.

Les comptes courants et livrets réglementés (type LEP, LDDS) profitent d’une garantie spécifique, mais le filet de sécurité a ses limites. Le plafond de protection s’élève à 100 000 euros par déposant, par établissement. Il convient donc de faire ses calculs : posséder plusieurs comptes dans une même banque, comme Hello bank ou BNP Paribas, ne multiplie pas la couverture, les montants s’additionnent pour évaluer votre exposition.

Quelques gestes simples pour limiter l’exposition :

Voici quelques actions à adopter pour sécuriser votre épargne :

  • Répartissez vos fonds sur plusieurs établissements bancaires.
  • Utilisez en priorité les comptes livrets réglementés (LEP, LDDS) pour votre épargne de précaution.
  • Tenez à jour la liste de vos comptes et contrats d’assurance vie.
  • Prenez connaissance des plafonds de garantie applicables à chaque produit détenu.

Pour les contrats d’assurance vie, la prudence est aussi de mise. Les modalités de garantie sont différentes, avec des conditions qui varient selon les situations. Il est donc utile de se renseigner sur la solidité de l’assureur et la répartition entre fonds en euros et unités de compte. Dans ce paysage mouvant, s’informer et diversifier ses placements reste le meilleur rempart contre l’incertitude.

banque crise

Ce que garantissent vraiment les dispositifs de protection des dépôts en cas de crise

Face à la défiance, la garantie des dépôts joue le rôle de rempart. Le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR) protège les clients en cas de faillite d’un établissement. Sont couverts : les dépôts dans tous les établissements agréés en France, y compris les banques en ligne. Toutefois, certains produits financiers, titres ou assurances vie, restent en dehors du périmètre.

Le montant couvert atteint 100 000 euros par déposant et par établissement : c’est la limite, tous comptes confondus au sein de la même banque. Cette règle s’applique sans exception ; détenir plusieurs comptes ou livrets (hors livrets réglementés) dans la même enseigne ne permet pas d’augmenter la protection totale. Certains dépôts exceptionnels temporaires, comme le produit d’une vente immobilière ou d’un héritage, peuvent cependant bénéficier d’une extension de garantie jusqu’à 500 000 euros, mais seulement pendant trois mois.

En cas de défaillance confirmée, le FGDR intervient sur décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. L’indemnisation est alors versée sous sept jours ouvrés, une rapidité qui fait figure de référence. Les clients n’ont rien à faire : la protection s’active automatiquement, sans démarche particulière.

Les dispositifs de protection couvrent différents produits, selon ces modalités :

  • Comptes courants, livrets bancaires, comptes à terme : couverts jusqu’à la limite fixée.
  • Les titres (actions, obligations) relèvent du FGDR-titres, avec une garantie plafonnée à 70 000 euros.
  • Les contrats d’assurance vie sont protégés selon des règles distinctes, par le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP).

Reste que la transparence du système laisse à désirer : peu d’épargnants connaissent précisément les contours de la garantie. Pourtant, la robustesse de ce filet de sécurité conditionne la tranquillité d’esprit collective. Quand la confiance vacille, mieux vaut savoir jusqu’où s’étend la protection, et ne pas attendre la prochaine tempête pour s’en soucier.

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